mercredi 11 juin 2008

LE MAGASIN DU FUTUR SE PREPARE EN COULISSES.

Après avoir introduit le self-scanning, les grands distributeurs testent déjà de nouvelles technologies.
TRIBUNE DE GENEVE.

KATARZYNA GORNIK. 11 Juin 2008 .
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Après avoir introduit le self-scanning,les grands distributeurs
Payer ses courses par simple empreinte digitale, ou avec la fonction bluetooth de son téléphone portable.
Déambuler dans les rayons des supermarchés en se laissant guider par le chariot «intelligent» qui indique où se trouve labisque de homard en conserve et fournit des recettes, téléchargeables sur le téléphone portable. Tous ces instruments semblent trop fous pour être réels.
Pourtant, ils existent, et sont exploités ici et là dans le monde: Etats-Unis, Corée, Japon.
A nos portes, même: le chariot intelligent est testé depuis 2003 en Allemagne par le groupe Metro dans un magasin baptisé «Future Store». Christophe Heurtevent, directeur Marketing de Microsoft France détaille et critique ces inventions dans un ouvrage intitulé Le magasin de demains'invente aujourd'hui. Tous ces instruments pourraient faire partie du quotidien d'ici à 2015, selon lui.

Encore faut-il faire la différence entre ce qui est possible et ce qui est réalisable.
Testé, non approuvé
Pour les professionnels, ces outils sont déjà un univers familier. Mais leur réelle utilité est soigneusement soupesée et... relativisée. Notamment dans le cas du paiement par empreinte digitale. «Nous avons testé cette technologie, mais nous l'avons jugée inappropriée», indique Monika Weibel, porte-parole de Migros. En effet, les empreintes digitales des personnes âgées sont difficilement lisibles et l'appareil est compliqué à positionner en plus d'être encombrant. Mais surtout, le taux d'erreurs et les problèmes de sécurité rendent son utilisation irréaliste.
«Au-delà d'un certain montant, il faut quand même en revenir à la carte de crédit. Et qui supportera le risque? La Migros, la banque? Sur Internet, on trouve déjà des applications pour falsifier des empreintes!» relève Monika Weibel. Quant aux logiciels de paiement par téléphone, la Migros se déclare intéressée. Mais attend un standard rendant tous les appareils compatibles.
En revanche, la technique de l'identification par fréquence radio (RFID) est déjà largement utilisée par les grandes chaînes. Le système fonctionne grâce à de minuscules étiquettes (puces) réagissant aux ondes radio pour transmettre des informations. Leur usage est courant en coulisses pour gérer les stocks, pour maintenir les frigos à la bonne température mais pas en «zone clients». Le principal atout du RFID est par exemple de faire l'économie du scannage de paquets à la main, lorsque les camions viennent décharger les palettes et permet une meilleure «traçabilité» des produits.
Pour Christophe Heurtevent, le RFID sera certainement utilisé en magasin à terme. Par exemple au rayon «chaussures»: grâce à la puce, le client pourrait savoir si l'objet est disponible dans une autre taille ou couleur sans envoyer la vendeuse farfouiller dans l'arrière-boutique.
Mais cette technologie n'est pas encore mûre, selon Roman A. Müller, directeur marketing de Manor: «La longueur des ondes est insuffisante, et cela ne fonctionne pas encore aux caisses lorsque le caddy est très rempli.»

Autre frein: «C'est beaucoup trop cher», regrette Karl Weisskopf, porte-parole de Coop. Même constat, chez Manor, acquiesce Roman A. Müller.
Impossible pourtant de faire l'impasse sur l'innovation, au coeur de la stratégie des grandes surfaces, bataillant pour se démarquer sur le terrain du service au client. En attendant, le commerce de détail a adopté la tactique des «petits pas».
Par exemple, Coop et Manor ont introduit le self-scanning (baptisé Passabene chez Coop), moins cher que le RFID. En Suisse alémanique, d'abord, puis dans la région romande, depuis quelques mois. Après s'être identifié, le client se munit d'un appareil lui permettant de scanner lui-même dans les rayons les codes barres des articles qu'il souhaite acheter avant de les mettre dans son chariot. Le dispositif enregistre les articles achetés et leur prix tout en affichant le total intermédiaire des achats. «Il y a beaucoup de choses qui avancent», assure Karl Weisskopf.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Thanks. Im Inspired again.

Anonyme a dit…

Nice blog. Thats all.