vendredi 25 avril 2008

CESAR DE PAEPE (1842-1890). BIOGRAPHIE.

César De Paepe.
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En Belgique, quand on parle de César De Paepe, on pense tout de suite aux cliniques socialistes. Qui sait encore quel a été le rôle de ce militant dans la Ière Internationale ?
Voici, dans une première livraison, sa biographie.
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César De Paepe par Miklös Molnàr. (Extrait de : Le déclin de la première internationale. 1963).
Le personnage le plus en vue parmi les délégués belges à la Ière Internationale fut, sans doute, César De Paepe.
Né en 1842, mort en 1890, De Paepe vécut la grandeur et la décadence, puis le nouvel essor du mouvement ouvrier belge.
Fils d'un fonctionnaire de l'Etat belge, De Paepe se préparait à la carrière d'avocat, mais la mort soudaine de son père l'obligea à abandonner ses études.
Il devint typographe chez Désiré Brismée et bientôt son camarade dans le mouvement des libres penseurs. Il entra dans la Société des Solidaires, puis, avec ses nouveaux amis, dont Voglet et Steens, il fonda, en 1861, la société Le Peuple, association de la démocratie militante d'où sortit, quatre ans après, la section belge de l'Association internationale des travailleurs.
Dès lors, De Paepe, qui avait repris entre-temps ses études était devenu médecin, se trouva jusqu'à la fin de sa vie aux premiers rangs du mouvement ouvrier belge.
Nous ne pouvons pas retracer ici toutes les étapes de sa vie mouvementée. Notons seulement qu'il fut délégué presque à chaque Congrès de l'Internationale où ses discours et ses interventions étaient parmi les plus remarquables.
Définir son idéologie et sa position politique serait plus malaisé que de décrire sa vie.
Libre penseur, fédéraliste, proudhonien, collectiviste, communiste, anarchiste, social-démocrate ? Qu'était-il en réalité ?
Mais que fut le mouvement ouvrier belge à son époque, ce "socialisme mixte, à la fois mutuelliste et marxiste, qu'on appelle collectivisme" -selon la formule heureuse mais forcément incomplète d'Elie Halévy.
Il nous semble que les deux questions ne font qu'une et que l'on ne saurait y répondre en partant uniquement des catégories du "marxisme", du mutuellisme proudhonien ou de l'anarchisme au sens bakouninien.
Car la pensée de De Paepe et de ses camarades était, en même temps qu'influencée par les grands courants d'origine allemande et française, empreinte de théories des penseurs belges, tels que de Potter et Colins, et des traditions ouvrières remontant à l'époque des compagnonnages. De Paepe, certes, eut des périodes proudhoniennes et anarchisantes et subit également l'influence de la pensée de Marx.
Mais en lisant ses écrits et ses discours on a l'impression qu'en penchant tantôt vers l'une, tantôt vers l'autre tendance dans le mouvement internationaliste, De Paepe ne s'est jamais éloigné beaucoup de ce collectivisme belge qui voulait réconcilier l'idée de la propriété collective et celle de la propriété individuelle.
A la recherche d'un système fondé sur la justice sociale et la liberté politique, De Paepe - nous le croyons du moins - ne fit jamais un choix définitif en ce qui concerne les moyens propres à atteindre ce but.
Les partisans de la centralisation critiquaient souvent son fédéralisme tandis que les anarchistes lui reprochaient certains traits "étatistes" de son système.

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