jeudi 13 décembre 2007

BELGIQUE - BELGIE.

Dirk De Keyzer. La belle gigue.
Le gouvernement a des allures de dinde... avec du plomb dans l'aile...
Thierry Bellefroid.


Arnold De Spiegeleer. Belgique poker.

C’est un pays debout que je porte en mon ventre
Creusé par les houilleux bâti par les maçons
Ce pays mes amis il nous faudra le prendre
Et c’est ce pays-là qu’au seuil de leurs maisons
Les convoyeurs attendent

Car nous n’attendrons pas qu’il neige des oranges
Ou que l’ogre d’argent daigne enfin nous quitter
Pour vivre dans les rues cette passion étrange
Qu’on appelle parfois simplement liberté
A force de l’attendre

Claude SEMAL. Le pays petit.

Je laisse à Claude Semal le soin de décrire plus radicalement les problèmes... Quant à moi, pour une fois, mettant mes idées personnelles en poche, je ferai un croquis, plus modéré, car l'heure est à faire appel au simple bon sens et à l'intelligence...

1) Tous les partis belges se sont scindés sur base de la linguistique. Il n’y a aucun inconvénient à cela au niveau communautaire. D’ailleurs toutes les structures de gouvernement régional marchent bien…
Mais les politiciens sont élus au niveau fédéral aussi uniquement par les électeurs de leur communauté…
Ils sont donc propulsés à ce niveau pour défendre les intérêts communautaires qu’ils ont exacerbé au cours de leur campagne. On ne désigne donc pas des gens qui ont le sens de l’intérêt global de la Belgique : plus du tout des hommes d’État, mais des chefs… qui n’ont de compte à rendre qu’à leur tribu… y compris pour être réélus la prochaine fois…
Comment concevoir que des gens élus dans de telles structures puissent s’accorder sur une politique conforme aux intérêts nationaux. Cela devrait sauter aux yeux de tout le monde…

2) Dans chaque région, ce que j'appelle des partis croupions (3 à 5 députés) ont acquis une importance démesurée... parce que leur nombre pouvait donner plus de puissance au parti avec lequel ils négociaient leur alliance.
En Flandre, le NVA (indépendantiste flamand) radicalise encore les tendances communautaires déjà très pointues du CDNV et le pousse à des positions extrêmes.
En région francophone (Bruxelles + Wallonie), le FDF (pourtant largement en perte de vitesse depuis longtemps) suffit à donner au MR (libéraux) une courte majorité sur les socialistes. Il fait moins de bruit à l'extérieur parce que le MR réussit à conserver ses divergences dans des structures internes... Et du coup, les socialistes, sans doute pour reconquérir la majorité perdue, sont amenés à se radiculiser eux aussi au niveau communautaire (défense inconditionnelle des francophones de la périphérie bruxelloise).
Je crois que si tu veux discuter de la situation actuelle en Belgique, c’est en analysant les choses de cette manière-là qu’on avancera.