EXTRAIT D'INTERVIEW.
Vous allez enterrer aujourd’hui la LCR. A quoi servira le NPA ?
On propose de faire un pôle anticapitaliste par le bas. La gauche radicale, depuis plus de dix-sept ans, a cherché à se fédérer par en haut pour faire un cartel unitaire d’organisations existantes, comme l’hypothétique candidature unitaire à la présidentielle après le référendum de 2005. A chaque tentative, l’histoire des uns et des autres a parasité la dynamique de rassemblement. On a conscience de ne pas être le nouvel horizon politique indépassable et, pour nous, un outil politique n’est pas une fin en soi. On veut d’abord offrir une nouvelle représentation politique à ceux qui appartiennent à la nouvelle génération militante, qui n’avait pas de parti jusqu’à présent et qui en veut un.
A quoi ressemble la société rêvée du NPA ?
Ce serait un modèle où la majorité déciderait de contrôler et de s’approprier les richesses. On ne parle pas seulement de mieux les répartir, on pose la question de la propriété. Aujourd’hui, le fruit du travail de tous est accaparé par une minorité, on veut faire en sorte qu’il revienne à tous. Le capitalisme a été capable de distiller dans les esprits ce venin qui consiste à mettre sur un pied d’égalité la propriété privée à usage personnel - la voiture, la maison - et la propriété des grands moyens de production. Le vol, pour nous, c’est de voir les richesses produites par le travail de tous accaparées par les multinationales et les grands trusts. On veut confronter notre réflexion à la lumière d’expériences pratiques, notamment en Amérique latine avec le Venezuela, Cuba, la Bolivie ou le zapatisme au Mexique. La société idéale n’existe pas. On assume une part d’utopie comme un renvoi d’ascenseur à la gauche qui ne nous fait plus rêver.
http://www.liberation.fr/politiques/0101317053-on-assume-une-part-d-utopie-car-la-gauche-ne-nous-fait-plus-reverOn propose de faire un pôle anticapitaliste par le bas. La gauche radicale, depuis plus de dix-sept ans, a cherché à se fédérer par en haut pour faire un cartel unitaire d’organisations existantes, comme l’hypothétique candidature unitaire à la présidentielle après le référendum de 2005. A chaque tentative, l’histoire des uns et des autres a parasité la dynamique de rassemblement. On a conscience de ne pas être le nouvel horizon politique indépassable et, pour nous, un outil politique n’est pas une fin en soi. On veut d’abord offrir une nouvelle représentation politique à ceux qui appartiennent à la nouvelle génération militante, qui n’avait pas de parti jusqu’à présent et qui en veut un.
A quoi ressemble la société rêvée du NPA ?
Ce serait un modèle où la majorité déciderait de contrôler et de s’approprier les richesses. On ne parle pas seulement de mieux les répartir, on pose la question de la propriété. Aujourd’hui, le fruit du travail de tous est accaparé par une minorité, on veut faire en sorte qu’il revienne à tous. Le capitalisme a été capable de distiller dans les esprits ce venin qui consiste à mettre sur un pied d’égalité la propriété privée à usage personnel - la voiture, la maison - et la propriété des grands moyens de production. Le vol, pour nous, c’est de voir les richesses produites par le travail de tous accaparées par les multinationales et les grands trusts. On veut confronter notre réflexion à la lumière d’expériences pratiques, notamment en Amérique latine avec le Venezuela, Cuba, la Bolivie ou le zapatisme au Mexique. La société idéale n’existe pas. On assume une part d’utopie comme un renvoi d’ascenseur à la gauche qui ne nous fait plus rêver.
La LCR n'existe plus.
LEMONDE.FR avec AFP 05.02.09 20h39
La Ligue communiste révolutionnaire (LCR) d'Olivier Besancenot a été officiellement dissoute, jeudi 5 février, pour créer le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) dont le congrès de fondation s'ouvre vendredi. La dissolution a été votée, à main levée, à 87,1 % des voix des quelque 150 délégués. 11,5 % ont voté contre, les 1,4 % restants se sont abstenus. Le congrès de fondation du NPA, qui revendique environ 9 000 militants (contre 3 200 à la LCR), se tient de vendredi à dimanche à la Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Les quelques 600 à 700 délégués devront notamment décider du nom de la nouvelle formation et de sa participation ou non à un "front de gauche" avec le Parti communiste français et le Parti de gauche lors des européennes de juin.
La LCR existait depuis presque quarante ans. "Nous avons déjà été dissous deux fois par le gouvernement [en 1969 et 1973], cette fois-ci, c'est nous", s'est amusé Alain Krivine, un des fondateurs de la Ligue, lors de son discours d'ouverture du 18e et dernier congrès de la LCR devant environ 200 délégués.
NI LO NI LE PCF N'ONT ACCEPTÉ DE SE FONDRE DANS LE NPA
Il s'agit aussi de faire entrer au NPA des gens qui, même s'ils avaient des idées proches de la LCR, n'osaient pas y adhérer "à cause de son histoire", selon M. Besancenot. Mais "l'héritage de la Ligue, on en est très, très fiers", déclare le facteur de Neuilly, 34 ans, dont vingt passés à la LCR. Fondée en avril 1969, la Ligue communiste, devenue LCR fin 1974, a marqué la gauche et a notamment formé des dizaines d'hommes et de femmes politiques.
Le NPA ne fera toutefois plus partie de l'Internationale socialiste fondée par Léon Trotski, mais entend rester un parti radical prônant la rupture avec le capitalisme et une indépendance totale vis-à-vis du PS. Le futur parti revendique 9 000 adhérents, soit le triple des effectifs de la LCR, une formation issue de Mai 68.
Le projet du Nouveau Parti anticapitaliste a été lancé juste après l'élection présidentielle de 2007, avec comme objectif de coaliser l'extrême gauche, comme lors du référendum sur la Constitution européenne. Mais ni Lutte ouvrière ni le Parti commmuniste n'ont accepté de se fondre dans le NPA, comme l'espéraient certains de ses fondateurs. Et malgré les appels du pied du nouveau Parti de gauche de M. Mélenchon et du PCF, le NPA semble pour l'instant vouloir partir seul pour les prochaines élections européennes.
Pour peser à gauche, les responsables du mouvement misent d'une part sur la popularité de leur porte-parole, toujours très bien placé dans les sondages (60 % d'opinions positives dans le tableau de bord de Paris-Match du 22 janvier). Ils estiment d'autre part que la crise économique et sociale, ainsi que le succès de la manifestation du 29 janvier en France, confortent leurs thèses ainsi que leur prétention à incarner la "vraie gauche" et la meilleure opposition à Nicolas Sarkozy.
LEMONDE.FR avec AFP 05.02.09 20h39
La Ligue communiste révolutionnaire (LCR) d'Olivier Besancenot a été officiellement dissoute, jeudi 5 février, pour créer le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) dont le congrès de fondation s'ouvre vendredi. La dissolution a été votée, à main levée, à 87,1 % des voix des quelque 150 délégués. 11,5 % ont voté contre, les 1,4 % restants se sont abstenus. Le congrès de fondation du NPA, qui revendique environ 9 000 militants (contre 3 200 à la LCR), se tient de vendredi à dimanche à la Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Les quelques 600 à 700 délégués devront notamment décider du nom de la nouvelle formation et de sa participation ou non à un "front de gauche" avec le Parti communiste français et le Parti de gauche lors des européennes de juin.
La LCR existait depuis presque quarante ans. "Nous avons déjà été dissous deux fois par le gouvernement [en 1969 et 1973], cette fois-ci, c'est nous", s'est amusé Alain Krivine, un des fondateurs de la Ligue, lors de son discours d'ouverture du 18e et dernier congrès de la LCR devant environ 200 délégués.
NI LO NI LE PCF N'ONT ACCEPTÉ DE SE FONDRE DANS LE NPA
Il s'agit aussi de faire entrer au NPA des gens qui, même s'ils avaient des idées proches de la LCR, n'osaient pas y adhérer "à cause de son histoire", selon M. Besancenot. Mais "l'héritage de la Ligue, on en est très, très fiers", déclare le facteur de Neuilly, 34 ans, dont vingt passés à la LCR. Fondée en avril 1969, la Ligue communiste, devenue LCR fin 1974, a marqué la gauche et a notamment formé des dizaines d'hommes et de femmes politiques.
Le NPA ne fera toutefois plus partie de l'Internationale socialiste fondée par Léon Trotski, mais entend rester un parti radical prônant la rupture avec le capitalisme et une indépendance totale vis-à-vis du PS. Le futur parti revendique 9 000 adhérents, soit le triple des effectifs de la LCR, une formation issue de Mai 68.
Le projet du Nouveau Parti anticapitaliste a été lancé juste après l'élection présidentielle de 2007, avec comme objectif de coaliser l'extrême gauche, comme lors du référendum sur la Constitution européenne. Mais ni Lutte ouvrière ni le Parti commmuniste n'ont accepté de se fondre dans le NPA, comme l'espéraient certains de ses fondateurs. Et malgré les appels du pied du nouveau Parti de gauche de M. Mélenchon et du PCF, le NPA semble pour l'instant vouloir partir seul pour les prochaines élections européennes.
Pour peser à gauche, les responsables du mouvement misent d'une part sur la popularité de leur porte-parole, toujours très bien placé dans les sondages (60 % d'opinions positives dans le tableau de bord de Paris-Match du 22 janvier). Ils estiment d'autre part que la crise économique et sociale, ainsi que le succès de la manifestation du 29 janvier en France, confortent leurs thèses ainsi que leur prétention à incarner la "vraie gauche" et la meilleure opposition à Nicolas Sarkozy.
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