Electricité : la libéralisation est un leurre. Philippe Lawson.
Mis en ligne le 14/02/2009
D’après une étude de la Creg, elle ne profite pas vraiment au consommateur.
Mis en ligne le 14/02/2009
D’après une étude de la Creg, elle ne profite pas vraiment au consommateur.
Le régulateur critique les producteurs qui profitent des imperfections de la législation. Des observateurs fustigent une étude malveillante et dénuée de preuve.
Dix ans après la libéralisation du marché de l’électricité en Belgique (loi d’avril 1999), force est de constater que le processus est un échec si l’on en croit une étude (67 pages) de la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (Creg). D’après ce dernier, la libéralisation ne profite pas vraiment aux consommateurs notamment en matière de prix. Paradoxalement, elle a débouché sur une explosion de la facture d’électricité. Le régulateur fédéral estime que l’échec est principalement dû à l’attitude des producteurs qui profitent "des imperfections du modèle du marché" pour maximiser leur profit sur le dos des consommateurs. "Les producteurs étaient bien mieux préparés. Leurs initiatives se sont révélées bien planifiées. Sous le couvert d’un fonctionnement de marché prétendument fructueux et de la surveillance connexe par la Creg, ils parviennent à commercialiser leurs propres systèmes de prix" , conclut la Creg.
Des producteurs critiquent
Elle estime que "le prix de référence proposé par Endex (NdlR : bourse de l’électricité proposant des prix à long terme) est un exemple flagrant de non-transparence et de représentativité douteuse".
La Creg critique principalement l’opérateur historique (Electrabel). "En proposant de plus en plus de produits différenciés à des groupes de clients différenciés, l’acteur dominant assure une maximisation du surplus du producteur", dénonce la Creg. "Nous avons inventé des produits, certes compliqués, mais nous ne faisons que nous adapter aux besoins de nos clients. Par ailleurs, nous avons signé de grands accords avec des producteurs importants (SPE/Luminus, EDF, Eon) et aujourd’hui, notre part de marché en matière de production est passée de 100 pc à 60 pc", a rétorqué Fernand Grifnée, porte-parole d’Electrabel que nous avons contacté. D’après lui, l’absence d’un cadre législatif stable empêche des producteurs étrangers d’investir en Belgique.
La Creg égratigne en passant Elia, le gestionnaire belge du réseau de transport. "Nous sommes surpris par cette étude de la Creg. Le régulateur sort un rapport, alors que nous sommes en discussions avec ses dirigeants sur les chiffres d’importation d’électricité. En moyenne, il y a eu une importation de 3800 MW en 2008, soit 39 pc de la consommation, ce qui est loin du chiffre avancé par la Creg (1700 MW)", critique Lise Mulpas, porte-parole d’Elia.
Des observateurs estiment que l’analyse du régulateur est "malveillante, non étayée. C’est un procès d’intention dénué de preuves", dénoncent-ils.
Le ministre fédéral de l’Energie, Paul Magnette (PS) salue le travail de la Creg, il estime que l’étude confirme qu’il faut prendre des mesures. "Plus que jamais s’impose une régulation forte de ce marché. Les conclusions confirment le bien fondé des nouvelles compétences relatives aux prix de l’énergie (NdlR : monitoring des prix) octroyées à la Creg. Elles constituent une première étape d’une mise à plat complète des mécanismes par lesquels les producteurs ont pu profiter d’une libéralisation conçue de telle façon qu’elle ne puisse jamais bénéficier aux consommateurs", a dit Paul Magnette.
Son homologue à la Région wallonne, André Antoine (CDH) estime que l’échec de la libéralisation résulte du fait qu’il n’y a pas assez de producteurs. Il estime que la prolongation du nucléaire et les projets dans le renouvelable apporteront une partie de la solution. Pour la Creg, il faut d’urgence réaliser une "étude consciencieuse sur la prolongation ou non de la durée de vie des centrales nucléaires".
http://www.lalibre.be/economie/actualite/article/481930/electricite-la-liberalisation-est-un-leurre.html
Dix ans après la libéralisation du marché de l’électricité en Belgique (loi d’avril 1999), force est de constater que le processus est un échec si l’on en croit une étude (67 pages) de la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (Creg). D’après ce dernier, la libéralisation ne profite pas vraiment aux consommateurs notamment en matière de prix. Paradoxalement, elle a débouché sur une explosion de la facture d’électricité. Le régulateur fédéral estime que l’échec est principalement dû à l’attitude des producteurs qui profitent "des imperfections du modèle du marché" pour maximiser leur profit sur le dos des consommateurs. "Les producteurs étaient bien mieux préparés. Leurs initiatives se sont révélées bien planifiées. Sous le couvert d’un fonctionnement de marché prétendument fructueux et de la surveillance connexe par la Creg, ils parviennent à commercialiser leurs propres systèmes de prix" , conclut la Creg.
Des producteurs critiquent
Elle estime que "le prix de référence proposé par Endex (NdlR : bourse de l’électricité proposant des prix à long terme) est un exemple flagrant de non-transparence et de représentativité douteuse".
La Creg critique principalement l’opérateur historique (Electrabel). "En proposant de plus en plus de produits différenciés à des groupes de clients différenciés, l’acteur dominant assure une maximisation du surplus du producteur", dénonce la Creg. "Nous avons inventé des produits, certes compliqués, mais nous ne faisons que nous adapter aux besoins de nos clients. Par ailleurs, nous avons signé de grands accords avec des producteurs importants (SPE/Luminus, EDF, Eon) et aujourd’hui, notre part de marché en matière de production est passée de 100 pc à 60 pc", a rétorqué Fernand Grifnée, porte-parole d’Electrabel que nous avons contacté. D’après lui, l’absence d’un cadre législatif stable empêche des producteurs étrangers d’investir en Belgique.
La Creg égratigne en passant Elia, le gestionnaire belge du réseau de transport. "Nous sommes surpris par cette étude de la Creg. Le régulateur sort un rapport, alors que nous sommes en discussions avec ses dirigeants sur les chiffres d’importation d’électricité. En moyenne, il y a eu une importation de 3800 MW en 2008, soit 39 pc de la consommation, ce qui est loin du chiffre avancé par la Creg (1700 MW)", critique Lise Mulpas, porte-parole d’Elia.
Des observateurs estiment que l’analyse du régulateur est "malveillante, non étayée. C’est un procès d’intention dénué de preuves", dénoncent-ils.
Le ministre fédéral de l’Energie, Paul Magnette (PS) salue le travail de la Creg, il estime que l’étude confirme qu’il faut prendre des mesures. "Plus que jamais s’impose une régulation forte de ce marché. Les conclusions confirment le bien fondé des nouvelles compétences relatives aux prix de l’énergie (NdlR : monitoring des prix) octroyées à la Creg. Elles constituent une première étape d’une mise à plat complète des mécanismes par lesquels les producteurs ont pu profiter d’une libéralisation conçue de telle façon qu’elle ne puisse jamais bénéficier aux consommateurs", a dit Paul Magnette.
Son homologue à la Région wallonne, André Antoine (CDH) estime que l’échec de la libéralisation résulte du fait qu’il n’y a pas assez de producteurs. Il estime que la prolongation du nucléaire et les projets dans le renouvelable apporteront une partie de la solution. Pour la Creg, il faut d’urgence réaliser une "étude consciencieuse sur la prolongation ou non de la durée de vie des centrales nucléaires".
http://www.lalibre.be/economie/actualite/article/481930/electricite-la-liberalisation-est-un-leurre.html
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