vendredi 13 février 2009

ETHNOPHARMACOPEE SAUVEGARDEE.

Ethnopharmacopée sauvegardée. FREDERIC SOUMOIS.
LE SOIR vendredi 13 février 2009, 08:59.
Après trois ans de travail, un ouvrage qui permet de sauver la pharmacopée des Indiens Yaneshas est enfin publié.
Les Yaneshas. Photo : D.R.

L'ouvrage de référence pour les botanistes, les écologistes et les ethnologues a été établi avec la participation d'une trentaine de Yaneshas qui ont répertorié 300 plantes et décrit leurs utilisations par la société indigène. Les chercheurs ont entrepris dans la haute Amazonie du Pérou de sauver la culture orale des Yaneshas, indiens dotés d'une prodigieuse mémoire leur permettant de raconter le monde des plantes avec lequel ils communiquent.

« Il faut préserver leur mémoire, explique l'ethno-pharmacologue Geneviève Bourdy (Institut de Recherche pour le développement, IRD). Pour les Yaneshas, les plantes sont des êtres vivants, ils communiquent avec elles. » Il reste 8.500 Yaneshas, implantés à 400 km au nord-est de Lima. En voie de paupérisation, leurs communautés sont menacées par les expropriations entraînées par les cultures de palmiers à huile et le déboisement rapide de la forêt. Autrefois, les Yaneshas étaient chasseurs et vivaient aussi de la cueillette. Aujourd'hui, ils vont se louer dans des entreprises forestières et des plantations de café. Les plantes leur servent à prévenir et à soigner la plupart des maux et maladies (fatigue, douleur, traumatisme, fièvre, brûlure ou morsures de serpents) mais aussi à maintenir une hygiène de vie. Pour eux, le comportement vis-à-vis de la famille est révélateur de l'état de santé : « Quand on a trop de haine dans le cœur, on tombe malade, la maladie est liée à des émotions fortes, facteurs de maladies. »
Outre la préservation de la mémoire, ce document servira à protéger contre le bio-piratage des plantes. Des firmes de cosmétiques veulent en effet fabriquer des crèmes à base de plantes. L'industrie pharmaceutique souhaite étudier les effets des plantes à des fins commerciales.

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