samedi 3 mai 2008

GET THE TRUTH...


Pendant très longtemps, la nourriture a été rare, et elle l’est toujours dans de nombreux endroits du monde. Mais lorsque les campagnes commencèrent à produire en surabondance, en particulier dans les pays d’Europe de l’Ouest ou d’Amérique du Nord, grâce aux révolutions agricoles, on s’aperçut que de nombreux aliments étaient contaminés, empoisonnés par des pesticides, qu’ils provoquaient des maladies, causaient des infections, entraînaient des cancers et toutes sortes de problèmes de santé, allant jusqu’à produire des paniques de masse comme la peste de la « vache folle ».
Bref, avant on pouvait mourir de faim, maintenant on peut mourir pour avoir mangé des aliments contaminés...

Avec l’information, c’est la même chose.
Historiquement, elle a été très rare. Encore aujourd’hui, dans les pays dictatoriaux, il n’y a pas d’information fiable, complète, de qualité. En revanche, dans les Etats démocratiques, elle déborde de toutes parts. Elle nous asphyxie. Empédocle disait que le monde était constitué de la combinaison de quatre éléments : air, eau, terre, feu. L’information est devenue tellement abondante qu’elle constitue, en quelque sorte, le cinquième élément de notre monde globalisé.

Mais, en même temps, chacun constate que, comme la nourriture, l’information est contaminée.
Elle nous empoisonne l’esprit, nous pollue le cerveau, nous manipule, nous intoxique, elle tente d’instiller dans notre inconscient des idées qui ne sont pas les nôtres. C’est pourquoi il est nécessaire d’élaborer ce qu’on pourrait appeler une « écologie de l’information ». Afin de nettoyer, de décrasser l’information de la « marée noire » des mensonges. Dont on a pu, une fois encore, mesurer l’énormité a l’occasion de la récente invasion de l’Irak (7). Il faut décontaminer l’information. De même qu’on a pu obtenir des aliments « bio », a priori moins contaminés que les autres, il faudrait obtenir une sorte d’information « bio ».
Les citoyens doivent se mobiliser pour exiger que les médias appartenant aux grands groupes globaux respectent la vérité, parce que seule la recherche de la vérité constitue en définitive la légitimité de l’information.
Ignacio Ramonet. Le Monde Diplomatique. Le cinquième pouvoir. Octobtr 2003.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

NICE Blog :)