dimanche 3 mai 2009

PANDEMIE : UN NOUVEL OPIUM DU PEUPLE ?


Tapage nocturne à l'hôpital. Carnet d'une infirmière de nuit. Anne Peraut Soliveres prend la parole pour indigner ou apaiser.
03/05/2009

Pandémie : un nouvel opium pour le peuple ?
Pourquoi suis-je tellement exaspérée par le battage médiatique autour du virus d’origine porcine dit H1N1? Est-ce parce que le même battage, il y a peu, autour de celui du poulet, m’avait déjà violemment interpellée? Quitte à passer pour une dangereuse irresponsable, ou une douce dingue, je refuse de faire semblant de jouer à ce jeu pervers qui consiste à se faire peur et à faire peur aux autres en abusant de certains termes, voire en les dévoyant.
Si mon dictionnaire a toujours son bon sens, une pandémie est une contamination à grande échelle. Or, si le principe de précaution doit être de mise chaque fois qu’un virus se développe quelque part, l’entreprise qui consiste à entretenir la panique en étalant la débauche des milliards de boîtes de Tamiflu, enfermées à grand frais dans des sous-sols bien gardés au moment de la précédente supposée épidémie de H5N1, devrait davantage intriguer les médias si prompts à se jeter sur le premier os un peu juteux. Oserais-je demander quelles sont les dates de péremption de ces boîtes enfermées (depuis combien de temps déjà?) et combien de masques sont périmés (ceux que le ministère de la Santé m’avait personnellement envoyés le sont depuis déjà deux ans…)?

La population sait-elle que le budget de la sécu qui ne peut plus la couvrir selon ses besoins est illimité lorsqu’il s’agit de financer les fantasmes de grippes ou autres catastrophes planétaires virtuelles? Sans compter le coût des formations obligatoires de tous les soignants et autres acteurs du social, plans blancs, et autres facéties dispendieuses? Les citoyens savent-ils combien ils paient pour entretenir ces caves de Tamiflu périssables (car contrairement au pinard, le temps gâte ce précieux médicament dont rien ne garantit qu’il soit opérant contre un virus encore inconnu?) Enfin, quelqu’un peut-il nous dire combien cela a rapporté au laboratoire fabriquant le précieux antivirus?
De plus comment peut-on qualifier de pandémie (et même d’épidémie!) une pathologie qui touche moins de mille personnes sur toute la surface du globe quand nous sommes près de 7 milliards? A moins que nos dirigeants aient besoin de détourner un peu nos esprits de la crise qu’ils ont amenée et dont nous sommes tous les victimes, à l’échelon mondial cette fois et sans Tamiflu pour nous la faire avaler…
• Anne Perraut Soliveres •
Infirmières, le savoir de la nuit
Un article de Puf.

Caractéristiques
304 pages
19.50 €
ISBN : 978-2-13-052252-2
Collection "Partage du savoir"
N° d'édition : 5
Date de parution : 01/11/2001
Discipline : Socio/Ethno/Démo/Education/Comm.
Sous-discipline : Sociologie appliquée Questions sociales

L'ouvrage
Ce livre est le fruit d'une expérience et d'un engagement personnels, mais aussi d'une réflexion et d'une enquête. L'auteur se propose, à travers une démarche théorique et éthique aux accents souvent militants, de rendre la parole à celles que notre société, et pas seulement le système médical, laisse dans le silence et dans l'ombre : les infirmières de nuit. Le métier et le travail des infirmières change, en particulier celui des infirmières de nuit. Leur savoir et leur expérience s'efface derrière une technologie réductrice, parfois défaillante et incapable d'apporter un soulagement et un soutien moral auprès des malades.
Quel savoir ces infirmières, confrontées quotidiennement à la souffrance, à la faiblesse et à la mort, développent-elles ? Quelle est la particularité du " monde de la nuit ", qui constitue la face cachée, impensée de la médecine ? Quelles valeurs produit-il ?

Table des matières
Préface d'Isabelle Stengers -- Introduction
Chapitre 1 -- La nuit du savoir : les lueurs de la nuit - soigner la nuit - la nuit du chercheur
Chapitre 2 -- Infirmières, le savoir de la nuit : les valeurs de l'ombre - des soins du sexe au sexe du soin - répulsion et violence - victimes, coupables et/ou responsables
Chapitre 3 -- Praticien -chercheur, un nouvel espace de connaissance : d'une antinomie à un trait d'union, une posture de recherche - dire "je" dans la recherche - l'implication comme préalable - une démarche de recherche transductive - d'un métier clinique à une clinique de la recherche - la révolution par la recherche

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