lundi 11 mai 2009

LETTRE OUVERTE AUX ARTISTES.

Chronique d'abonnés
Lettre ouverte aux artistes. Hadopipar monz, Aide-éducateur
10.05.09
Je fais partie de la majorité inconnue. Celle dont la parole n’apparaît jamais dans les medias de notre pays, ou alors passée à la lessive des instituts de sondage. J'ai l'habitude de me taire. Mais je crie aujourd'hui, et j'espère que mon cri sera entendu.
"Madame la ministre, messieurs nos députés, messieurs Arditi et consorts, je voudrais vous dire deux choses :
-NON. Internet ne menace pas le droit d'auteur, droit moral, perpétuel, inaliénable et imprescriptible. Jamais je n'ai vu ce droit, cette paternité (plus que propriété, une œuvre échappant forcément à son auteur dès lors qu'il la dévoile), attaqué. Alors, s'il vous plaît, cessez de dire que les "méchants" internautes s'en prennent au droit d'auteur. N'est-il pas affligeant de voir des artistes -grassement- rémunérés confondre leurs revenus avec ce droit moral ? Une œuvre mise gracieusement à la disposition du public n'est-elle pas une œuvre et son auteur un artiste ?
-OUI. Internet a remis en cause le système de rémunération connu sous le sobriquet de droits patrimoniaux. Vous avez osé intituler votre proposition de loi "Création et Internet", alors qu'il ne s'agit que de cela : fric, fric et refric. Parlons argent. Est-il décent, Monsieur Arditi, de venir pleurer dans le giron de l'Assemblée Nationale quand on touche en une année, et certainement pas en bossant à plein temps, ce qu'un travailleur au SMIC gagnera en 58 ans de sa vie ? Madame la ministre ne cesse de défendre une JUSTE rémunération pour les artistes. Elle a une drôlatique conception de la justesse."
Je fais partie de la majorité inconnue. Celle qui écrit librement de la poésie, partage avec bonheur ses écrits, se retrouve entre copains pour jouer et composer de la musique, donner un concert, un peu de joie, de douceur... Celle qui croit que l'artiste n'est pas qu'un vendeur et un vendu.
http://www.lemonde.fr/opinions/chronique/2009/05/10/lettre-ouverte-aux-artistes-hadopi_1191251_3232.html

Je citerais aussi Michel Valois :
http://michelvalois.canalblog.com/archives/2009/05/07/13646273.html
et la conclusion de son post :
Pour finir, élevons-nous un peu, s'agissant de droits d'auteur, vers un écrivain qui ne figure pas parmi les moindres, ni les moins visionnaires :
« Le livre, comme livre, appartient à l’auteur, mais comme pensée, il appartient — le mot n’est pas trop vaste — au genre humain.

Toutes les intelligences y ont droit.
Si l’un des deux droits, le droit de l’écrivain et le droit de l’esprit humain, devait être sacrifié, ce serait, certes, le droit de l’écrivain, car l’intérêt public est notre préoccupation unique, et tous, je le déclare, doivent passer avant nous. » Victor Hugo, cité par Jean-Pierre Brard qui s'est montré à l'Assemblée nationale un des plus brillants pourfendeurs de la loi albaniaise.

Du laisser-faire à la loi : ce que font les autres pays pour lutter contre le piratage
LE MONDE 12.05.09 15h48 • Mis à jour le 12.05.09 22h29

ALLEMAGNE : UNE LOI EFFICACE
Après de longs débats, l'Allemagne s'est dotée, le 1er janvier 2008, de la loi contre le piratage sur Internet nommée "Zweiter Korb" ("deuxième corbeille"). Selon les chiffres fournis par la Fédération allemande de l'industrie musicale, la loi aurait fait chuter de moitié le nombre d'infractions : 300 000 aujourd'hui contre 600 000 en 2004. Tout internaute pris en flagrant délit de téléchargement illégal risque jusqu'à 3 ou 5 ans de prison, ou une amende proportionnelle à ses revenus. La loi peut obliger les fournisseurs d'accès à Internet (FAI) à livrer les données personnelles d'internautes suspectés de piratage à des ayants droit qui s'estiment lésés. Ces derniers iront ensuite devant la justice.
GRANDE-BRETAGNE : PAS DE SANCTION
David Lammy, ministre chargé de la propriété intellectuelle, travaille à la création d'une Rights Agency (agence des droits d'auteur). Actuellement il n'y a pas de sanction.
ESPAGNE : TAXER LES SITES
L'Espagne est le pays développé où se vendent le plus de copies piratées de musiques et de films, devançant la Grèce, le Portugal et l'Italie. La piraterie se fait de trois façons d'importance égale : usage domestique, téléchargement Internet, ventes dans la rue. Un Plan de lutte contre la piraterie a été adopté en 2005. Le gouvernement est sur le point de proposer une législation renforcée. Mais la méthode dure n'a plus la cote. "L'industrie veut un modèle de régulation différent du français, centré sur ceux qui font des profits avec la piraterie", a déclaré, fin avril, la Coalition des créateurs et des industries de contenus. Les professionnels du cinéma et de la musique souhaitent que soient frappés les sites qui se sont fait une spécialité de diffuser des oeuvres protégées et qui représenteraient 80 % du trafic. Ils préconisent l'exclusion définitive de ces sites des serveurs espagnols après un seul avertissement. En revanche, les 8 millions d'internautes recevraient trois avis "à caractère éducatif" et l'interruption temporaire de la connexion n'interviendrait qu'en toute dernière extrémité.
SUÈDE : LE DÉBAT FAIT RAGE
La question fait rage en Suède où la loi antipiratage Ipred est entrée en vigueur le 1er avril. Elle permet aux ayants droit d'oeuvres de collecter les adresses IP des pirates présumés. Les quatre responsables du site The Pirat Bay viennent d'être condamnés à un an de prison et à 2,7 millions d'euros de dommages et intérêts lors d'un procès retentissant. Un retraité a été condamné à trois mois de prison pour avoir vendu sur Internet des copies pirates de livres audio. Des fournisseurs d'accès à Internet ont annoncé qu'ils allaient détruire les adresses de clients afin de ne pas les livrer à la justice.
RUSSIE : PIRATAGE EN ESSOR
Le téléchargement sur Internet n'est guère découragé. En juillet 2007, à la veille d'un voyage aux Etats-Unis de Vladimir Poutine, alors président de la Russie, le site de téléchargement AllofMP3.com avait été fermé sur décision de justice. Depuis, d'autres ont fait leur apparition, tel Torrents.ru qui compte aujourd'hui 3,5 millions d'utilisateurs.
CHINE : ROYAUME DU PIRATAGE
Les autorités chinoises ont pris conscience de l'ampleur du piratage de films et musiques sur Internet. En 2007, le pays a rendu plus stricte sa législation. Mais les actions et sanctions restent limitées. Il y a très peu de procès par rapport au nombre d'internautes (300 millions). Pékin a annoncé 1 304 dossiers de piratage en ligne traités par les tribunaux de la capitale dans la première moitié de 2008. Des procès contre des FAI, des sites et des cybercafés défraient régulièrement la chronique, mais aucun individu n'a été jugé. Plus que les usagers, la Chine tente de réguler une offre très anarchique de contenu en ligne. Google a lancé en Chine un service de recherche de musique portant sur des milliers de chansons chinoises. Le téléchargement est gratuit et les revenus de la publicité permettent de payer les ayants droit.
TAÏWAN : COMME LA FRANCE
Taïwan vient de mettre en place une loi qui oblige les fournisseurs d'accès à Internet à couper la connexion des usagers pris à télécharger plus de deux fois des contenus.
CORÉE DU SUD : RIPOSTE GRADUÉE
La Corée du Sud, l'un des pays les plus connectés du monde (75 % de ses citoyens, soit 34,4 millions, utilisent Internet, dont la moitié dispose du haut débit), a adopté, le 1er avril, une loi sur la propriété intellectuelle qui entrera en vigueur le 22 juillet. Les personnes qui téléchargent illégalement des fichiers ou des programmes pourront recevoir, via leur fournisseur d'accès, un avertissement du ministère de la culture, des sports et du tourisme après décision de la Commission chargée de la protection du copyright. A la suite du troisième avertissement, cette dernière pourra ordonner au serveur, par l'entremise du ministère, d'interdire l'accès aux sites incriminés à ces personnes pour une durée maximale de six mois - à l'exception des services de messagerie. La loi vise aussi les sites de téléchargement qui pourront faire l'objet d'une fermeture pour une durée maximale de six mois.
NOUVELLE-ZÉLANDE : RECUL
Le gouvernement avait élaboré une loi, prévue pour février, qui prévoyait des coupures d'accès à Internet. Devant l'hostilité du public, Wellington a préféré retirer ce texte. Un nouveau texte doit être rédigé.
ETATS-UNIS : CHANGEMENT DE TON
Les majors du cinéma et surtout du disque ont mené, pendant de longues années, une active chasse aux pirates via les tribunaux. Depuis décembre 2008, à la suite de procès coûteux, l'industrie musicale penche pour le modèle français et la mise en place d'une "riposte graduée", allant jusqu'à la coupure. Mais des FAI refusent cette coupure.
Avec nos correspondants

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ce que je cherchais, merci