LIBERATION Société 28/03/2009 à 06h51
Se refaire une réputation blanche comme Net
Des sociétés se chargent d’effacer les traces gênantes sur la Toile moyennant finances. CHRISTOPHE ALIX.
S’il n’est pas facile de rétablir une réputation entachée après qu’un vilain ragot a circulé sur votre compte, la tâche devient quasiment mission impossible sur la Toile. La photo compromettante sur Facebook, le méchant lien en tête des résultats lorsqu’on «googlise» votre nom sur le moteur de recherche risquent de ruiner longtemps votre «e-reputation» et donc votre réputation tout court. Sur le Net, l’image de l’internaute qui n’a plus rien de virtuel reste sur la Toile, parfois des années.
«Nettoyeurs». Pas étonnant dans ces conditions que l’on assiste à l’éclosion d’une nouvelle contre-activité, celle qui consiste à effacer les innombrables traces, compromettantes ou pas, que les internautes laissent sur le Net. Ces «nettoyeurs» virtuels peuvent être des logiciels et de plus en plus des sites proposent de rétablir le profil d’internautes en délicatesse.
Ces sites tels que ClaimID, TrustPlus ou Reputationhawk prolifèrent. Reputationdefender s’est même rapidement taillé une réputation de start-up prometteuse de la Silicon Valley après avoir été créé à Louisville (Kentucky), en 2006. Surnommé la google insurance, cette société très médiatisée emploie 50 personnes et avait déjà engrangé 3 millions d’euros de bénéfices, selon le magazine Forbes, fin 2007.
Le site qui s’est développé en exploitant un vide juridique en matière de violation et de diffamation de la vie privée sur Internet offre un large choix de solutions, toutes payantes. Pour 8,25 dollars par mois, l’abonnement standard, l’internaute a la possibilité d’effacer lui-même ses traces diffusées par des bases de données ou des réseaux sociaux sur lesquels il s’était inscrit, mais aussi celles liées à ses achats sur des sites. Deux autres formules sont proposées, dont l’énigmatique «Big Kahuna» à 49 dollars par mois. A ce prix-là, ce sont les salariés de Reputationdefender qui se chargent d’identifier et d’éliminer vingt-quatre heures sur vingt-quatre toutes les informations embarrassantes. Reputationdefender propose également aux parents d’effacer les traces laissées par leurs enfants.
Vérification. A l’issue d’une étude détaillée du site qui n’hésite pas à se présenter comme un «véritable logiciel de relations publiques», on n’était pas loin de les croire. En guise d’ultime vérification, on a donc «googlé» le nom de son jeune patron accolé à celui de l’entreprise. Et là, surprise : le tout premier document de résultat est un blog qui explique pourquoi Michael Fertik «craint». «L’approche de Reputationdefender ne marche pas, écrit son auteur. La preuve, ils n’arrivent même pas à protéger leur propre réputation.» CQFD.
http://www.liberation.fr/societe/0101558567-se-refaire-une-reputation-blanche-comme-net
Se refaire une réputation blanche comme Net
Des sociétés se chargent d’effacer les traces gênantes sur la Toile moyennant finances. CHRISTOPHE ALIX.
S’il n’est pas facile de rétablir une réputation entachée après qu’un vilain ragot a circulé sur votre compte, la tâche devient quasiment mission impossible sur la Toile. La photo compromettante sur Facebook, le méchant lien en tête des résultats lorsqu’on «googlise» votre nom sur le moteur de recherche risquent de ruiner longtemps votre «e-reputation» et donc votre réputation tout court. Sur le Net, l’image de l’internaute qui n’a plus rien de virtuel reste sur la Toile, parfois des années.
«Nettoyeurs». Pas étonnant dans ces conditions que l’on assiste à l’éclosion d’une nouvelle contre-activité, celle qui consiste à effacer les innombrables traces, compromettantes ou pas, que les internautes laissent sur le Net. Ces «nettoyeurs» virtuels peuvent être des logiciels et de plus en plus des sites proposent de rétablir le profil d’internautes en délicatesse.
Ces sites tels que ClaimID, TrustPlus ou Reputationhawk prolifèrent. Reputationdefender s’est même rapidement taillé une réputation de start-up prometteuse de la Silicon Valley après avoir été créé à Louisville (Kentucky), en 2006. Surnommé la google insurance, cette société très médiatisée emploie 50 personnes et avait déjà engrangé 3 millions d’euros de bénéfices, selon le magazine Forbes, fin 2007.
Le site qui s’est développé en exploitant un vide juridique en matière de violation et de diffamation de la vie privée sur Internet offre un large choix de solutions, toutes payantes. Pour 8,25 dollars par mois, l’abonnement standard, l’internaute a la possibilité d’effacer lui-même ses traces diffusées par des bases de données ou des réseaux sociaux sur lesquels il s’était inscrit, mais aussi celles liées à ses achats sur des sites. Deux autres formules sont proposées, dont l’énigmatique «Big Kahuna» à 49 dollars par mois. A ce prix-là, ce sont les salariés de Reputationdefender qui se chargent d’identifier et d’éliminer vingt-quatre heures sur vingt-quatre toutes les informations embarrassantes. Reputationdefender propose également aux parents d’effacer les traces laissées par leurs enfants.
Vérification. A l’issue d’une étude détaillée du site qui n’hésite pas à se présenter comme un «véritable logiciel de relations publiques», on n’était pas loin de les croire. En guise d’ultime vérification, on a donc «googlé» le nom de son jeune patron accolé à celui de l’entreprise. Et là, surprise : le tout premier document de résultat est un blog qui explique pourquoi Michael Fertik «craint». «L’approche de Reputationdefender ne marche pas, écrit son auteur. La preuve, ils n’arrivent même pas à protéger leur propre réputation.» CQFD.
http://www.liberation.fr/societe/0101558567-se-refaire-une-reputation-blanche-comme-net
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