La crise financière de A à Z. (Reuters).
LIBERATION 17 septembre. Libération.fr avec AFP. : Quand les experts décryptent la crise financière, des mots abscons débarquent dans les articles des journaux : titrisation, hedge funds ou banque d’investissement. Pour y comprendre quelque chose, voici un petit lexique, très utile.
Les «subprimes loans» (dit aussi crédit subprime ou prêt hypothécaire à risque).
Prêts hypothécaires accordés aux foyers à la situation financière instable: ils ont permis à de nombreux Américains d'accéder à la propriété. Tant que le marché se portait bien, un ménage en difficulté avait la possibilité de revendre son logement pour rembourser ses dettes. Mais lorsque le marché s'est retourné, cela n'a plus été le cas. De plus, les prêts «subprime» étaient souvent à taux d'intérêt bas et fixes pendant les deux premières années avant de s'ajuster aux taux du marché sur le reste de la période d'emprunt, provoquant ainsi des difficultés de remboursement pour les emprunteurs à faibles revenus. La crise s'est propagée au secteur financier par l'intermédiaire d'instruments financiers créés pour couvrir les risques des organismes de crédit «subprime». Ces derniers ont ainsi «revendu» leurs crédits sous forme de titres émis sur les marchés financiers. Lorsque les ménages ont été dans l'incapacité de rembourser leurs prêts, ces titres, très prisés des spéculateurs, se sont écroulés.
Banque d'affaires (ou banque d'investissement ou en anglais, investment bank)
Après la crise de 1929 aux Etats-Unis, une loi a imposé de séparer les banques de détail (particuliers et PME) et les banques d'investissement. Cette séparation est aujourd'hui à l'origine des graves difficultés de firmes américaines comme Lehman Brothers ou Merrill Lynch. En effet, elles dépendent exclusivement pour se refinancer du marché bancaire où elles empruntent aux autres établissements du même type, tandis que les banques de détail peuvent aussi transformer les dépôts des particuliers en crédits. La FED (Réserve fédérale américaine ou banque centrale)
La banque centrale
A pour mission de mettre en place la politique monétaire américaine. Tout comme la BCE (la banque centrale européenne), la FED est indépendante du pouvoir politique. Elle veille à la stabilité des prix, au plein emploi et doit faciliter la croissance américaine. Elle doit aussi réguler l’activité bancaire américaine et être préteur en dernier ressort pour les banques commerciales.La FED est composée de 12 Federal Reserve Bank situées dans les villes les plus importantes des Etats-Unis. Son directeur est Ben Bernanke.
Taux directeur
C'est le principal outil des banques centrales pour la régulation de l'activité économique. Actuellement, le taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE) est à 4,25%, celui de la Réserve fédérale (Fed) à 2%, celui de la Banque centrale du Japon est à 0,50%.
Les «hedge funds» (ou fonds de gestion alternative)
Ce sont des fonds très spéculatifs. Leur spécialité: faire des profits rapides avec des paris très risqués sur les marchés. Les hedge funds ne jouent pas avec leur propre argent. Ils l'empruntent aux banques ou effectuent des placements pour des clients alléchés par la promesse de rendements élevés. La crise a commencé avec la fonte de deux d'entre eux, gérés par la banque Bear Stearns.
Les fonds souverains
Ces fonds d’investissement sont détenus ou contrôlés par des Etats. Ils sont devenus aujourd’hui une nouvelle catégorie d’acteurs de la globalisation financière à côté des fonds de pension, des fonds de capital investissement (« private equity funds ») ou des fonds de gestion alternative (« hedge funds »).
Le marché interbancaire ou monétaire
Il permet aux banques de se prêter de l'argent entre elles. Il est régi par plusieurs taux, notamment le "libor", à Londres, les Fed Funds aux Etats-Unis et l'Euribor dans la zone euro. Si les taux grimpent brusquement, c'est le signe d'une contraction du crédit et les banques centrales interviennent alors pour apporter des liquidités aux banques.
Le Leverage
Le «levier d'endettement» consiste à emprunter de grandes sommes d'argent pour augmenter les gains attendus des placements. S'il permet de multiplier les gains, il peut aussi multiplier les pertes si la tendance se retourne.
Titrisation
Cette technique financière est utilisée par les banques. Elles transforment les créances en produit de marché (obligations, par exemple).
Née aux Etats-Unis dans les années 70, cette technique a d’abord été utilisée par les banques pour consentir davantage de crédits. Plus tard, elle a permis aux banques de se débarrasser partiellement des mauvais risques.Mais, la crise des subprimes a mis en lumière les dérives de la titrisation qui ne permet pas toujours d’avoir une vision claire de la situation des débiteurs (eux-mêmes mal identifiés) et des risques réellement pris.
Les CDS (credit default swap)
Très risqués, les CDS sont des instruments financiers assurant les investisseurs contre les défauts de paiement d’un émetteur d’obligation.
Très exposé à ces CDS, l'AIG, le n°1 américain de l'assurance est au bord de la faillite.
Les agences de notation financière
Elles émettent des opinions régulières sur la capacité d’un emprunteur à faire face aux remboursements des dettes qu’il a contactées. Elles notent aussi bien les entreprises que les villes emprunteuses, les régions ou les Etats et donnent une information précieuse pour les actionnaires comme pour les investisseurs potentiels.Il s’agit d’une activité très concentrée. Il n’y a que trois grandes agences de notation financière dans le monde : Standard and Poor’s, Moody’s et Fitch.
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