jeudi 21 février 2008

EN AVANT. Y A PAS D'AVANCE...

Arnold De Spiegeleer. Cycle du poisson (détail).

A gauche, depuis longtemps, plus personne ne conçoit le socialisme comme un mode de fonctionnement de la société.

Qui oserait aujourd'hui suggérer qu'il serait bon que le "Que produire dans notre société ?" fasse l'objet d'une forme à déterminer de débat démocratique plutôt que d'être seulement soumis aux aléas d'un marché ?

Il s'exposerait au fou rire généralisé ... ou à la répression immédiate...

Pour tous, le marché est devenu le seul modèle incontestable.
Le degré de radicalité n’est plus qu’une question de proposition de pourcentage du revenu à arracher à la société capitaliste pour l’affecter à la résolution des problèmes sociaux.
Dans une telle perspective, il n’est – y compris à l’extrême gauche – qu’une seule voie envisageable : productiviste… Toujours plus de croissance (donc, dit-on, mais ce n’est pas sûr à cause des évolutions technologiques : plus d’emplois) afin de créer les marges de redistribution de revenus les plus larges possibles…

Dans les pays occidentaux, où une apparence de sécurité est encore de mise (en attendant la quart-mondisation de notre société), on a défini quelque part dans les structures une marge assez précise du revenu de la production qu’on accepte d’affecter au social…
Tout le monde s’y conforme – y compris à gauche – car chacun sait, qu’à présent, la technicité du système permettrait l’évasion immédiate des capitaux et le sabotage économique si cette marge était mise en question par des actions revendicatives plus radicales…
Ce qui permet, en plus, à une droite intelligente ayant intériorisé cette marge (avec ses avantages) de l’utiliser effectivement dans des buts sociaux et d’apparaître, de ce fait, comme aussi favorable que la gauche à la résolution des problèmes (logement, chômage,…).
Cfr : le personnage Borloo.
Il est facile de comprendre que, dans une telle perspective, la gestion de la société devient affaire exclusive de ... compétence.

Toutes les tendances (dont les divisions n’ont plus aucun fondement) seront donc amenées à collaborer pour le "bien commun".

Dans cette perspective, quel est désormais le sens d'élections ?

Aucun commentaire: