Pour Pékin 2008, le budget alloué à la sécurité s'élève à 6,5 milliards de dollars.
A titre de comparaison, les Grecs, qui organisaient en 2004 les premiers Jeux d'été depuis les attentats du 11 septembre, avaient dépensé 1,5 milliard. Ce qui était déjà un record puisque cinq fois plus que Sydney en 2000.
Les villes des JO du troisième millénaire prennent donc le visage de cités assiégées avec des dispositifs jamais vus pour une manifestation civile en temps de paix, censée symboliser l'union fraternelle entre les peuples. Pour éviter qu'un drame ne vienne ternir l'événement, les autorités chinoises ont déployé 100000 agents des forces de l'ordre - dont 34000 soldats -, 121 avions et hélicoptères et 33 navires.
Et surtout des milliers de citoyens, membres des fameux «comités de quartier», retraités ou fonctionnaires, réquisitionnés pour surveiller les rues ainsi que les allées et venues à l'entrée des résidences. En ville, on les voit quasiment à chaque carrefour, assis sur des tabourets, reconnaissables à leur brassard rouge et à leur T-shirt avec le logo des volontaires, soit deux cœurs rouges entrelacés. «Ces personnes sont mobilisées à chaque occasion. Elles font partie de l'organisation de surveillance du régime politique», explique un correspondant de l'AFP dans la capitale chinoise. C'est cette surveillance humaine qui fait la différence avec les précédents Jeux olympiques, davantage que les fils barbelés autour du parc olympique, les batteries de missiles pointés vers le ciel autour du stade ou la présence de forces de l'ordre sur chaque trottoir et à chaque coin de rue.
Ce sont aussi toutes ces caméras, invisibles à ceux qui n'y prêtent pas attention, qui rappellent que Pékin est une ville sous très haute surveillance. Un million au total (contre 14000 à Athènes). Disséminées un peu partout. Sur chaque lampadaire, le long des artères et sur tous les sites olympiques. 30 millions de dollars ont été consacrés à ces yeux indiscrets, bijoux de technologie, capables d'envoyer des images en temps réel sur les PC des centres de contrôle. Certaines possèdent un zoom si performant qu'elles permettent de voir jusqu'à la sueur perler sur le front des athlètes passant dans une rue du village olympique. Haute technologie aussi dans les postes de contrôle des endroits sensibles dont l'accès nécessite une accréditation. Un système électronique de contrôle biométrique permet de vérifier que la personne est bien la détentrice officielle du sésame qu'elle porte autour du cou. Dans les petites rues du centre-ville, loin des portiques magnétiques, l'on parvient quelque peu à oublier cette paranoïa sécuritaire. A l'inverse de la place Tiananmen, érigée en autel de la vigilance. Avec une concentration accentuée de policiers et des contrôles de sécurité aux quatre coins. Les sacs de chaque visiteur sont passés aux rayons X. Ne foule pas qui veut la place Tiananmen.
Ce qui fait dire aux groupes de défense des droits de l'homme que la politique ultra-sécuritaire de ces JO sert autant à traquer les terroristes que d'éventuels manifestants et autres fauteurs de troubles.
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